Jadis, il y a plusieurs siècles, la partie Nord du Languedoc s’appelait le Gévaudan. Depuis la Révolution, les provinces ont disparu et se sont transformées en département : le Gévaudan est devenu la Lozère.
C’est une région montagneuse, isolée, assez froide, peu habitée. Le principal massif, la Margeride, est granitique. Il y a beaucoup d’élevage, de moutons, de chèvres et de vaches.
Au XXème siècle, on a fait venir des bisons de Pologne pour créer un Parc afin d’assurer leur protection.
La région est traversée par la Truyère (la « Rivière des Truites »), qui fait des méandres et coule parfois dans des gorges, comme au-dessus du Malzieu.
Le Malzieu est un joli village construit en granit et en poudingue. Il est entouré de murailles avec leurs tours ; les rues sont étroites et les portes des maisons sculptées dans le granit. A l’époque de la « Bête », ce village a été le quartier général du régiment envoyé pour traquer cet animal.
Sous Louis XV, au XVIIIème siècle, une bête a commencé à attaquer des enfants ou des jeunes femmes, surtout des bergers. La première victime était une bergère appelée Jeanne Boulet. Mais les « meurtres » étaient étranges : les habits des morts étaient parfois remis à l’envers sur les corps ; ceux-ci étaient démembrés, la tête disparaissait, les membres arrachés étaient inversés.
On parlait d’un loup énorme, qui pouvait s’enfuir sur ses deux pattes arrière, et sur lequel les balles rebondissaient !
Le roi a décidé d’envoyer un régiment de dragons pour faire une battue et encercler la bête. Un nombre important de loups ont été tués, mais les attaques ont continué. Le régiment installé au Malzieu a fini par partir.
Louis XV a alors envoyé son Grand Louvetier pour continuer la chasse. Il a tué un loup gigantesque dont la dépouille a été envoyée à Versailles, mais les « meurtres » se sont poursuivis.
Finalement, un paysan nommé Jean Chatel a, un beau matin, vu la Bête juste devant chez lui et l’a tuée presque à bout portant, avec une balle bénie.
Cependant, cette affaire reste une énigme. On ne sait s’il s’agissait d’un loup, d’un chien ou d’un autre animal. Un bruit court : un humain se serait déguisé en loup, ou bien aurait instrumentalisé un animal dressé à tuer, et caparaçonné. Un témoin a vu un matin un homme sortir d’un lac puis disparaître derrière un rocher, puis un loup énorme réapparaître au même endroit. Cela prouve peut-être que la dernière hypothèse est la bonne ? On ne le saura jamais…
Par les élèves de 5°6, d’après le récit d’un conteur.